« Comme la poupée russe, l’intercommunalité renferme plusieurs modèles : l’intercommunalité -coopération qui en est la forme naturelle, projet de coopération intercommunale fondé sur la libre volonté des communes d'élaborer des projets communs de développement au sein d’un périmètre de solidarité et l’intercommunalité -intégration qui en est le détournement »
C’est à l’analyse de cette mystification sciemment organisée et méthodiquement poursuivi par ce qu’il est convenu d’appeler nos « élites que je me dois de réagir.
Dans ce schéma d’intégration, la fusion des intercommunalités cœur de Maurienne et Arvan cesse d’être pensé comme l’outil au service des communes pour faire à plusieurs ce qu’aucune ne peut faire seule ou aussi bien. Elle devient le moyen, faute de pouvoir clairement les supprimer, de vider nos petites communes de leur substance au profit de l’intercommunalité appelée à jouer leur rôle.
Un même emballage intercommunautaire recouvrant plusieurs communes de montagne support de stations de ski, totalement différentes permet aux illusionnistes de la modernisation de prétendre qu’ils veulent toujours renforcer le pouvoir réel des petites collectivités tout en les en dépossédant au profit des plus grandes « bassin de vie ».
Sous son camouflage technique, cette intercommunalité, est aussi un transfert du pouvoir. Justifié ou non selon les cas, seule une répartition équilibrée du dit pouvoir entre les communes permettrait d’éviter les dérives toujours possibles. De plus en plus de compétences essentielles vont être transférées et le champ de « l’intérêt communautaire » réduit.
Le statut de L'EPCI nouvellement voté cesse d’être un contrat entre partenaires d’égale dignité : strictement encadrés par la loi (nombre des représentants communaux par strates démographiques, nombre de vice-présidents…), il favorise les grandes communes « représentation essentiellement démographique » et facilite la captation du pouvoir territorial par les élus de ces mêmes communes et leurs équipes de fonctionnaires à leur dévotion.
Comme on sait, les leviers de la réforme sont institutionnels mais surtout financiers. La stagnation puis la diminution des dotations d’Etat transforme l’ intercommunalité et demain les fusions de communes (communes nouvelles), en bouées de sauvetage en attendant des jours meilleurs.
Le tour de passe- passe est si parfaitement réussi que trop souvent, convaincus par cette propagande insistante, on laisse faire. Ce qui se passera quand les communes réaliseront qu’au lieu du renforcement de leurs capacités d’action collective, ils se retrouvent en situation de dépendance est une autre affaire.