Conçue à l'origine comme un remède à l'émiettement des municipalités, l'intercommunalité, apparaît sur le papier comme un succès que peu ose remettre en question.
Pourtant, en grattant un peu, en soulevant l'épais tapis de la carte intercommunale et du millefeuille administratif dans son ensemble, la réalité est bien plus contrastée.
La question du coût budgétaire des intercommunalités se pose en premier lieu avec acuité. En effet, en trente ans, les dépenses des différentes structures intercommunales ont progressé tandis que le nombre de leurs agents a plus que doublé et ce alors que les communes -à rebrousse-poil de la promesse de rationalisation- n'ont su stabiliser leurs effectifs.
Or, comme le souligne l'économiste "Christian Saint-Étienne, "moins d'un tiers de la hausse des effectifs des intercommunalités" s'explique par les nouvelles missions attribuées par la loi.
Synchroniquement, comme le révèle une enquête, près de 40% des maires interrogés considèrent que "les transferts de personnels accompagnant le transfert de compétences vers l'intercommunalité ne se sont pas concrétisés". Résultat : chaque échelon a continué à recruter de son côté, doublonnant les effectifs et grevant un peu plus les budgets municipaux et intercommunaux.
Un constat confirmé par la Direction générale des collectivités locales selon qui "l'accélération de l'accroissement des dépenses des groupements n'a malheureusement pas été compensée par une diminution de celle des communes".
En définitive, en dépit des efforts de rationalisation impulsés par les lois du